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Comment pallier la pénurie de main d’œuvre dans le secteur de la construction : 5 conseils d’experts

Si vous êtes dans le domaine de l’architecture, de l’ingénierie de la construction ou dans l’un des métiers de la construction, il ne fait aucun doute que vous n’avez pas seulement entendu parler de la pénurie de main d’œuvre dans le secteur de la construction. Vous la vivez probablement en ce moment même.

Mais quelle est l’ampleur de la pénurie de main d’œuvre? Pourquoi existe-t-elle et que pouvez-vous faire pour l’atténuer?

Plongez-vous dans les pages qui suivent pour le découvrir.

La pénurie de main d’œuvre dans le secteur de la construction : Quelle est l’ampleur de la situation?

Selon le cabinet de conseil en gestion McKinsey, les États-Unis connaissent la plus grave pénurie de main d’œuvre dans le secteur de la construction depuis qu’il existe des données sur l’emploi dans ce secteur. Près de 450 000 offres d’emploi dans le secteur de la construction ont été publiées en avril 2022 aux États-Unis, et le groupe industriel, Associated Builders and Contractors (ABC), indique que le secteur a enregistré en moyenne près de 400 000 offres d’emploi par mois tout au long de l’année 2022.

Pour répondre à la demande prévue, le groupe ABC estime que le secteur aura besoin de 546 000 travailleurs supplémentaires, en plus du rythme d’embauche habituel.

Le fait que le pays aura besoin de centaines de milliers de travailleurs supplémentaires pour gérer les nouveaux projets découlant de la Loi bipartisane sur les infrastructures a rendu la situation encore plus urgente.

Pourquoi y a-t-il une pénurie de main d’œuvre dans le secteur de la construction?

Il apparaît impossible d’attribuer la pénurie de main d’œuvre à un seul facteur. En fait, de nombreux éléments ont contribué à rendre le marché de l’emploi dans la construction aussi tendu.

Ces éléments sont les suivants :

  • Difficultés à attirer les jeunes travailleurs vers les métiers de la construction.
  • Départs à la retraite des baby boomers (près d’un travailleur de la construction sur quatre a plus de 55 ans, et ces travailleurs sont généralement les plus productifs et les plus qualifiés).
  • Les séquelles de la récession de 2008, qui a vu de nombreux travailleurs de la construction quitter le secteur.
  • La pandémie de COVID-19.

« Les départs à la retraite continueront à réduire la main d’œuvre dans le secteur de la construction », a déclaré Anirban Basu, économiste en chef du groupe ABC, dans un communiqué de presse. « Le nombre de journaliers en construction, titre de premier échelon dans la profession, représente près de 4 nouveaux travailleurs de la construction sur 10 depuis 2012. Dans le même temps, le nombre de travailleurs qualifiés a augmenté à un rythme beaucoup plus lent ou, dans le cas de certaines professions comme celle de charpentier, a diminué ».

Cinq choses à faire pour atténuer la pénurie de main d’œuvre dans le secteur de la construction

Il existe de nombreuses mesures que les entreprises de construction et les recruteurs peuvent prendre afin de stimuler l’intérêt pour leur domaine. Voici une liste succincte des stratégies et tactiques les plus efficaces.

Améliorer les stratégies de recrutement et de fidélisation du personnel

Selon les experts, les changements qui devront être apportés à la manière dont le secteur de la construction recrute de nouveaux travailleurs pourraient avoir un impact considérable, y compris sur l’une des stratégies d’embauche les plus élémentaires : à savoir que les salaires doivent rester compétitifs par rapport aux autres secteurs.

D’autres stratégies de recrutement et de fidélisation du personnel sont suggérées :

  • Offrir un régime d’avantages sociaux compétitif.
  • Primes potentielles à la signature du contrat.
  • D’autres avantages qui sortent de l’ordinaire, et qui peuvent donner plus de valeur et de sens au travail d’un employé.

Il est également essentiel d’avoir des superviseurs ayant de solides compétences et capables de motiver les employés sans les aliéner. Les employeurs peuvent également apporter une plus grande valeur ajoutée en offrant davantage de formation et en indiquant des perspectives de carrière plus claires aux nouveaux travailleurs, par exemple en leur proposant un travail motivant et gratifiant.

Mais augmenter les salaires et offrir un travail plus gratifiant ne sont pas les seules stratégies de recrutement qui peuvent être améliorées. Le bouche à oreille reste la méthode la plus courante dans le secteur de la construction pour attirer de nouveaux travailleurs, mais le bouche-à-oreille est impossible à maîtriser et est devenu relativement obsolète. Le secteur pourrait bénéficier de l’adoption de techniques de recrutement plus sophistiquées pour attirer des travailleurs à l’échelle requise.

Investir dans l’éducation et la formation

En ce qui concerne la fidélisation des employés, les employeurs doivent offrir des possibilités de formation et d’éducation à leurs travailleurs. Certaines entreprises de construction ont commencé à investir dans des ateliers se déroulant dans les écoles secondaires et dans d’autres programmes techniques; par exemple, à l’aide de programmes d’apprentissage et de mentorat – un avantage potentiellement considérable pour les entreprises qui cherchent à embaucher des étudiants après l’obtention de leur diplôme.

« Le plus avantageux pour notre secteur serait de disposer d’une filière solide à la sortie de l’école secondaire jusqu’aux métiers de la construction », assure Steve Cona, président-directeur général de l’organisme Associated Builders and Contractors Florida Gulf Coast Chapter, dans le magazine Equipment World. « Il faut que notre système éducatif fasse un effort à l’échelle nationale pour promouvoir les opportunités dans toutes les professions qui ne requièrent pas nécessairement un diplôme de quatre ans. »

Bien qu’une grande partie du secteur de la construction offre déjà des crédits de formation continue, les employeurs peuvent être plus proactifs en proposant des formations spécifiques aux employés désireux d’atteindre un objectif de carrière particulier.

Se tourner vers d’autres sources de talents

Les entreprises de construction devraient également se tourner vers des sources de talents non traditionnelles pour regarnir leurs rangs, la première – et la plus évidente au niveau démographique – étant les femmes, qui représentent environ 50 pour cent de la population, mais une proportion infime dans les métiers de la construction.

En effet, selon le Bureau des statistiques du travail des États-Unis, les femmes représentent un peu plus de 10 pour cent de la main d’œuvre du secteur de la construction et ne constituent en moyenne qu’un pour cent des travailleurs sur les chantiers.

Selon les experts, d’autres marchés relativement inexploités pour les nouveaux talents sont l’armée, le système correctionnel et les systèmes de placement familial.

Changer la culture de travail

Quiconque a déjà mis les pieds sur un chantier de construction ou travaillé au sein d’une équipe sait à quel point les jurons peuvent fuser de tous côtés – ce qui peut être intimidant (ou irritant) pour les nouveaux travailleurs potentiels.

Mais les entreprises de construction et les entrepreneurs généraux peuvent améliorer leur culture d’entreprise en prenant les bonnes mesures. Il peut s’agir d’impliquer davantage votre personnel dans votre entreprise en sollicitant régulièrement un retour d’information et en récompensant les employés qui se surpassent ou qui affichent les valeurs de votre entreprise, ce qui peut contribuer à donner l’exemple au reste de l’équipe.

Éliminer les barrières linguistiques

Près de la moitié des travailleurs de la construction aux États-Unis ont indiqué l’existence d’un fossé linguistique au sein de leur entreprise – un résultat peu surprenant compte tenu du grand nombre de travailleurs hispaniques dans ce secteur. Un manque de communication sur un chantier n’est pas seulement frustrant : il peut nuire à l’efficacité de la main d’œuvre et s’avérer dangereux.

Les employeurs peuvent améliorer la situation grâce à la formation linguistique. Certains experts suggèrent également de faire des compétences linguistiques un facteur d’embauche, ce qui permettrait d’élargir le vivier de talents potentiels. Toutefois, l’ajout d’obstacles supplémentaires au processus d’embauche pourrait s’avérer contre-productif.

Quelle est la prochaine étape pour l’industrie de la construction?

Le joker dans tout cela, c’est la technologie : Dans quelle mesure l’IA et la robotique modifieront elles les besoins en main d’œuvre des entreprises de construction au cours des prochaines années?

Bien qu’une réponse définitive à cette question soit assez vague, il est clair que les choses doivent changer pour que les entreprises puissent à la fois attirer et retenir de nouveaux travailleurs afin de faire face aux défis – et à l’ampleur du travail – qui se profilent à l’horizon.